Ce vendredi 2 mai au matin, les pompiers italiens ont installé sur le toit de la chapelle Sixtine la cheminée qui sera utilisée en fin de chaque scrutin à partir du 7 mai au matin. La fumée qui en sortira informera le monde entier de l’issue du vote des cardinaux réunis en conclave. Une fumée blanche indiquera, à l’issue d’un scrutin, si les cardinaux ont réussi à se mettre d’accord sur l’identité du prochain pape. En revanche, une fumée noire sera le signe que les cardinaux doivent poursuivre les votes.
Parmi les nombreuses traditions qui entourent l’élection d’un nouveau pape, celle de la fumée s’élevant de la chapelle Sixtine est sans doute la plus connue. C’est au cours du XVe siècle que la tradition de la fumée se formalisa. À l’époque comme aujourd’hui, les bulletins de vote étaient brûlés après chaque scrutin. Si aucun candidat n’avait obtenu la majorité requise – les deux tiers des votes – on ajoutait de la paille humide aux bulletins, produisant ainsi une fumée noire visible depuis la place Saint-Pierre.
En revanche, lorsqu’un pape était élu, seuls les bulletins étaient brûlés, donnant lieu à une fumée blanche ou claire. Jusqu’au début du XXe siècle, la distinction entre fumée blanche et noire n’était pas toujours évidente, donnant parfois lieu à des confusions parmi les fidèles attendant sur la place. En 1958, lors de l’élection du pape Jean XXIII, une confusion mémorable se produisit lorsque la fumée apparut d’abord grisâtre avant de s’éclaircir, provoquant des annonces contradictoires dans la presse mondiale. Pour remédier à ces problèmes, dès 1963, pour l’élection de Paul VI, des produits chimiques spécifiques furent ajoutés pour rendre la couleur de la fumée plus distincte : du noir de fumée mélangé à de la paille humide pour la fumée noire, et du chlorate de potassium pour la fumée blanche.
Aujourd’hui, le système a été considérablement modernisé tout en préservant l’essence de la tradition. Depuis 2005, lors de l’élection de Benoît XVI, un dispositif électronique auxiliaire a été installé dans la chapelle Sixtine. Il s’agit d’un poêle en fonte dans lequel sont brûlés les bulletins, connecté à un second appareil équipé de ventilateurs et de composés chimiques.
Pour produire la fumée noire, on utilise un mélange de chlorure d’ammonium, de noir de carbone et de paille humide. Pour la fumée blanche annonçant l’élection d’un nouveau pape, le mélange contient du chlorate de potassium, de la lactose et de la colophane.
En 2013, lors de l’élection du pape François, le Vatican a encore perfectionné le système pour éviter toute ambiguïté. De plus, pour confirmer l’élection, les cloches de la basilique Saint-Pierre sonnent désormais en même temps que l’apparition de la fumée blanche.
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